Pour mon deuxième entraînement, au lendemain du premier, je ne m'attendais certainement pas à ça : les effectifs ont considérablement diminué. Les deux groupes sont nettement moins nombreux que la veille : nous sommes passés de 14 à 10 et c'est également flagrant chez les "préparés". C'est peut-être dû au stade sur lequel nous nous entraînons : hier, nous étions sur une pelouse magnifique, aujourd'hui, sur un vieux synthétique assez merdique.
Nous nous entraînons donc à 10, toujours avec Aldo. Il constitue deux équipes de 5, relativement déséquilibrées et nous commençons avec un exercice de conservation en guise d'échauffement. Notre supériorité est écrasante : tandis que nous enchaînons les passes et les combinaisons, nos adversaires n'arrivent pas à conserver le ballon plus d'une dizaine de secondes. Mais là encore, cela est dû au déséquilibre des équipes. Du coup, tout est plus facile pour moi. Même si le souffle me manque très vite, je participe avec aisance à nos belles phases. Et je ne compte plus les ballons que je récupère.
Nous passons ensuite sur un petit exercice physique qu'il sera inutile de commenter. Un peu dur, assez chiant, mais fortement nécessaire. C'était court et peu intense, mais bon. Là encore, j'ai raté le train des joueurs qui voulaient se prépare physiquement. C'est à moi de faire le nécessaire.
Nous avons enchainé ensuite sur des oppositions à 3 contre 3. J'ai ressenti un peu de colère et pas mal de frustration, étant donné les différents niveaux d'implication des joueurs dans notre groupe. Certains mecs faisaient clairement chier et je n'ai pu m'empêcher de hausser le ton. Steeve, en particulier. Un mec très sympa, on s'apprécie beaucoup, mais c'est un joueur très spécial. Doté d'une technique haut dessus de la moyenne mais d'un physique lamentable. Pour lui, le côté "effort" du football n'existe pas. Une vision diamétralement opposée à la mienne. L'ambiance dans le groupe s'est donc quelque peu dégradée et je n'y suis pas étranger. Mais, en adulte, je suis allé m'excuser auprès de lui, devant tout le monde. Un mec n'a pas vraiment compris ce qui se passait. C'est le genre de gars à prendre tout à la rigolade, pour qui le mot compétition n'a aucun sens, qui est là juste pour s'amuser. Le genre de gars qui te prend au marquage à l'entraînement et qui te tire le maillot quand t'es sur le point de prendre le ballon. Il t'empêche de jouer et ça le fait marrer. Et ensuite, il ne comprend pas pourquoi on peut s'énerver quand on veut gagner un simple match à l'entraînement.
Je joue clairement pour gagner, à chaque fois, le plus petit des trucs. C'est ce que j'aime. Me battre pour la victoire, c'est comme ça que je m'amuse. Ce n'est pas pour autant que je n'accepte pas la défaite. Au contraire, je l'accepte parfaitement à la condition d'avoir donné le meilleur de moi-même.