La voilà, ma première apparition en équipe première, pour la deuxième journée du championnat. Il y a deux semaines, pendant que je perdais lamentablement en réserve, l'équipe première faisait match nul, 1-1, à l'extérieur. Un mauvais résultat, comparé au niveau des adversaires, que l'on bat généralement chaque année.
Le calendrier a fait que nous nous déplaçons à nouveau, pour la deuxième journée consécutive. Et cette fois, l'adversaire est de taille, puisque ce n'est autre que l'équipe 3 du PFC, qui est le deuxième club de la capitale après le PSG. Il y a de fortes chances que certains des joueurs adverses aient déjà évolué en CFA 2, ou plus haut. Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont tous un jour espéré devenir professionnels.
Pour ma part, le samedi soir fût agité. Un peu trop d'alcool et d'autres choses ont fait que mon réveil fut difficile et que je me retrouve, en ce début d'après-midi, avec deux de tension. Ce n'est pas idéal. Ce qui l'est, en revanche, c'est que nous nous rendons à la porte de Montreuil à 14 joueurs, avec un bel effectif. Il n'y a pas de bouche-trou, de joueur médiocre qui ait été appelé juste pour compléter le nombre : Bush a eu l'embarras du choix.
Il annonce la compo dans les vestiaires : un 4-3-3, comme l'équipe de France, ou comme l'OM. Dans les cages, Cédric, un tout petit mec, dont le visage semble ravagé par le pastis. Un habitué des bourdes mais aussi des miracles. En défense, Bush lui-même ainsi que Mehdi. Habitué à l'équipe réserve depuis des années, il revendique chaque année sa place en première. Pour la première fois, il y a droit. Un choix que j'ai du mal à partager. Dans les couloirs, des valeurs sûres : Abdel à droite et Christopher à gauche. En numéro 6, sentinelle devant la défensé, José. Un nouveau, petit, vif et costaud. Ne semble pas mauvais. Deux milieux relayeurs devant lui : mon petit protégé, Socé, et un autre nouveau, Christophe. Et devant, Nico sur l'aile gauche, Cyril sur l'aile droite et Amedi dans l'axe.
Pas trop mal, comme équipe, malgré quelques points faibles. Mehdi n'a clairement pas le niveau à mon goût, tandis que Socé est un attaquant, pas un milieu. Pour ce qui est des nouveaux, Christophe semble OK mais Cyril ne m'a pas fait une superbe impression au dernier entraînement. Moussa est laissé sur le banc à son profit... Mamadou, qui était avec moi lors du premier match en réserve, complète la touche. Vu le profil de mes deux coéquipiers sur le banc, Bush a besoin de moi au milieu et ça, c'est la première bonne chose.
Dans le vestiaire, l'ambiance est détendue. Ca plaisante, ça rigole... Plutôt agréable. "Tu vas rentrer et tu vas marquer", me dit Abdel. Abdel, ça a toujours été un peu mon grand frère dans ce club. Il m'a encouragé dès mon arrivée en équipe senior et on se retrouve chaque année dans la même équipe.
Pendant que les titulaires s'échauffent, nous nous occupons du gardien. Je veille à ne pas frapper trop brusquement avec ma jambe droite, puis décide de ne tirer que du gauche. Je me découvre une jolie frappe, alors que c'est mon pied faible. Le gardien, quant à lui, semble découvrir l'usage de ses mains...
C'est sous une pluie soutenue que le coup d'envoi est donné. Face à nous, onze gars qui semblent physiques, puissants, costauds... Le duel promet d'être rude.
D'entrée de jeu, ils nous étouffent. Au bout de quelques secondes, leur grand numéro 9 parvient à se faufiler à travers notre défense pour se présenter seul face au gardien, mais son tir du gauche passe à côté. C'est bien ça : ils sont forts et rapides, mais techniquement, ils ne doivent pas être géniaux. Mais quelques minutes plus tard, ils arrivent encore à passer pour se retrouver à trois face à notre gardien. Cette fois, ça termine au fond. Moins de 5 minutes de jeu et nous voilà déjà menés. Sur le banc, on commence déjà à redouter la branlée. Mehdi est en clairement dépassé et Abdel ne semble pas dans le match. Ils se font passer à chaque fois et manquent quasi toutes leurs relances. A vrai dire, c'est portes ouvertes dans notre défense. Alors qu'on avait réussi à relever quelque peu la tête, sans se créer de véritable occasion, nous encaissons un second but. Sur les rares ballons que nous pouvons exploiter, Nico la joue trop perso. Les dernières passes n'arrivent pas et Amedi ne peut que ronger son frein, isolé à la pointe de l'attaque. Après le second but, Bush nous envoie nous échauffer, Mamadou et moi. José, le numéro 6, semble blessé. J'accélère, pensant que c'est moi qui vais rentrer. Mais Bush fait entrer Mamadou et réorganise le milieu : nous passons à 4 milieux à plat, avec Mamadou et Cyril sur les côtés et Christophe / Socé dans l'axe. Une réorganisation qui fait du bien, nous parvenons à mieux bloquer leurs côtés.
La mi-temps est sifflée sur le score de 2-0.
Dans les vestiaires, c'est le silence. Seule la voix de Bush résonne. Plutôt fort. Les adversaires ne sont pas si terribles que ça. Il faut relever la tête.
En seconde période, ça va clairement mieux. Le PFC ne se crée plus d'occasions et nous parvenons tant bien que mal à créer un peu de jeu. Au bout d'une dizaine de minutes, Moussa fait son entrée, à la place de Nico. Sur l'action qui suit, Bush réduit le score de la tête, suite à un coup-franc de Christophe. Il est partout, décidemment. A 2-1, les choses deviennent intéressantes. Il y a clairement un coup à jouer.
C'est à 20/25 minutes de la fin que je rentre, en lieu et place de Socé, comme je le pensais. En numéro 6, donc, dans la même configuration que l'an dernier. A mon entrée, Cyril me demande si on peut échanger nos positions. "Nan, nan, c'est mon poste". Il est fou lui.
Mon adversaire direct me fixe avec insistance au moment de mon entrée en jeu. Je ne prête pas attention et me concentre sur le jeu. La lutte est âpre, intense. Au bout de cinq minutes, je suis totalement essoufflé. On appelle ça le "premier souffle", je crois. Il faut attendre que ça passe. Je rentre dans tous les duels, récupère des ballons, assure mes transmissions. Je fais une bonne rentrée, pas décisive, encore, mais bonne. Ma blessure tient le coup. Je ne ressens aucune gêne et me livre au maximum, ou presque. Il manque parfois ce petit plus de rage qui m'aurait permis de gagner tous mes duels. Mais je manque clairement de fraicheur physique et le combat est dur.
Nous enchaînons les occasions de but : Moussa, frappe à côté, Moussa encore, qui manque de justesse son centre en retrait, Christophe, qui frappe à côté alors qu'il était seul, Cyril, dont le lobe passe au dessus... A plusieurs reprises, nous aurions pu égaliser. Mais sur un contre, c'est les adversaires qui parviennent à inscrire un troisième but et à sceller ainsi l'issue de la rencontre. L'arbitre siffle la fin du match sur ce but.
PFC C 3 - 1 COC
Nous n'avons pas à rougir de cette défaite. Nous nous sommes battus jusqu'à la dernière minute face à une équipe qui était loin d'être mauvaise. La deuxième mi-temps, avant et après mon entrée, a été de belle facture. Avec un peu plus de réussite, nous aurions obtenu un résultat. Il y a de quoi avoir des regrets, c'est sûr. Mais je suis satisfait et confiant. Nous n'avons que quelques détails à corriger pour arriver à une équipe qui tienne bien la route. J'ai hâte d'être à la semaine prochaine. Nous jouerons enfin à domicile et, avec ce que j'ai montré en 25 minutes et deux entraînements de plus dans les jambes, j'espère que serai titulaire dans l'entrejeu.
Le classement et les résultats